La formation

La formation des personnels en lien avec l’enfance

La formation des enquêteurs

  • ils sont supposés avoir été formés à l’écoute des enfants, surtout dans les grandes agglomérations qui possèdent des structures spécialisées https://questions.assemblee-nationale.fr/q15/15-25964QE.htm
    • La police nationale : le recueil de la parole des mineurs, notamment des victimes de violences sexuelles, s’effectue au sein des brigades de protection de la famille (unités ou groupes de protection de la famille). Leurs agents bénéficient d’une formation (cursus « brigade de protection de la famille ») relative aux violences faites aux enfants. Celle-ci est constituée entre autres de 2 modules consacrés aux aspects psychologiques et techniques de l’audition de l’enfant victime et d’un module spécifique à la technique du « National Institute of Child Health and Human Development – NICHHD » (voir ci-dessous) réservée aux auditions de très jeunes enfants. Plus de 2 600 policiers ont bénéficié de cette formation. De plus, le guide relatif à la prise en charge de mineurs victimes, élaboré par le ministère de la justice, ainsi que le livret intitulé « Le 119 au service des droits de l’enfant », sont accessibles à tous les agents sur le site intranet de la direction centrale de la sécurité publique. 
    • La gendarmerie nationale : sur ce sujet, deux semaines de formation sont intégrées dans leur formation initiale. A ce jour, près de 1 900 gendarmes sont formés spécifiquement à l’audition de mineurs victimes et répartis sur l’ensemble du territoire. Dans le but d’uniformiser le niveau général des gendarmes en matière de recueil de la parole de l’enfant, les gendarmes formés relayent ensuite leurs compétences auprès des autres gendarmes par le biais de mallettes pédagogiques destinées à diffuser informations et bonnes pratiques. 

Policiers et gendarmes sont en outre formés à la technique canadienne du NICHHD (National Institute of Child Health and Human Development) qui énonce notamment les facteurs qui influencent la révélation de violences subies par les enfants. Cette technique a pour objectif de diminuer la « suggestibilité » des enquêteurs, d’adapter leurs questions en fonction des capacités intellectuelles et cognitives des enfants en les aidant à fournir un récit aussi détaillé qu’exact. 120 gendarmes par an sont formés.

Protocole NICHD (national institute of child health and human development) Protocole utilisé dans les salles Mélanie. Expliqué par l’ONPE, ou par Mireille Cyr.

Ce protocole a été développé par Michael E. Lamb et ses collègues (1996, 2008) pour interviewer les enfants âgés entre 4 et 12 ans, que l’on soupçonne victimes d’agression sexuelle, d’autres formes de maltraitance (sévices, témoin de violence conjugale) ou qui a été témoin d’un crime. En effet, l’objectif du protocole NICHD est de diminuer la suggestibilité des intervieweurs et d’adapter leurs questions en fonction des capacités des enfants et d’aider ceux-ci à fournir un récit plus riche et plus détaillé tout en étant exact. Ainsi, l’utilisation du protocole aide les intervieweurs à poser plus de questions ouvertes pour obtenir un maximum de détails de la part des enfants. En effet, les recherches ont démontré que les questions spécifiques ou fermées (est-ce que…) sont souvent mal utilisées ou mal comprises par les jeunes enfants rendant leurs réponses inexactes. Les questions ouvertes, qui visent la mémoire de rappel, sont reconnues pour donner plus de détails et surtout, des détails exacts. L’utilisation du protocole a également un impact sur le processus judiciaire, des études ayant démontré que les entrevues NICHD sont plus facilement identifiées comme crédibles et mènent à davantage de mises en accusation.

Les juges peuvent se former à l’audition d’enfants tout comme les avocats, les professionnels de santé, les travailleurs sociaux.

Remarque : Quand MP Porchy demande aux magistrats stagiaires sortant de l’école de magistrature ce qu’ils ont retenu de leur formation en ce domaine, ils ont principalement été alertés sur le danger des fausses allégations d’abus sexuels. Il est vrai que l’affaire d’Outreau a grandement porté préjudice à la prise en compte de la parole de l’enfant.

Quelles formations?

La MIPROF : Mission Interministérielle pour la PROtection des Femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains.

La MIPROF est placée sous l’autorité du ou de la ministre en charge des droits des femmes.

Trois principales fonctions lui ont été confiées :

  • La définition d’un plan national de formation des professionnel.le.s sur les violences faites aux femmes et la création d’outils de formation déclinés en fonction des spécificités des différentes professions et des différentes formes de violences.
  • Un rôle d’observatoire national sur les violences faites aux femmes à travers la mission de « rassembler, analyser et diffuser les informations et données relatives aux violences faites aux femmes ».
  • La coordination nationale de la lutte contre la traite des êtres humains.

Les formations proposées par la Miprof sont référencées ici :

Les films de formation sont visibles en accès libre. Les livrets d’accompagnement sont distribués sur demande. Ces formations sont accessibles pour : Les professionnel.le.s de santé, policier.ère.s, gendarmes, magistrat.e.s, avocat.e.s, travailleurs et travailleuses sociaux, personnels d’accueil au sein des services publics et également aux enseignants.


L’association SVS (Stop aux Violences Sexuelles) propose une formation initiale gratuite (Les bases de la connaissance en matière de violences sexuelles) sur un week-end (deux jours pleins) dans différentes villes de France, accessible à tous. Elle propose également plusieurs formations pour les professionnels de la santé, du soin, social…


Mémoire traumatique propose, gratuitement, un module d’autoformation interactif sur les violences sexuelles faites aux enfants.


Une vie propose une partie de sa formation gratuitement également : « L’Association Une Vie propose des interventions de prévention uniquement auprès d’adultes, qu’ils soient professionnels ou non. Les interventions peuvent se faire en présentiel ou en visioconférence. Nous proposons également une formation complète en ligne. Vous pouvez vous informer en découvrant nos supports de préventionsoutenir notre action avec un don, ou participer en parrainant l’association. »


Le site « violences sexuelles »  répertorie de nombreux supports de prévention à destination des enfants, des adolescents, des parents, des professionnels et plus largement de tous.


Par des guides de prévention à destination des adultes et des enfants, le site pedo.help explique la pédophilie pour éviter les abus.


Enfance 73, Alexis danan de Bretagne protocole Calliope expliqué par Laurence Brunet

« C’est un entretien d’une heure et demi, avec un protocole très cadré. Ce sont des jeux, des questions- réponses, qui vont permettre que l’enfant dise : « je ne sais pas » ; « je n’ai pas compris le mot que tu m’as dit » ou « tu t’es trompé, ce n’est pas ça que j’ai dit ». L’intérêt c’est que l’enfant prenne confiance dans l’adulte. On le prépare à être auditionné, et on lui fait comprendre que la justice peut être bienveillante, c’est-à-dire que grâce à lui, la vérité peut jaillir, mais grâce à des jeux ça apporte à l’enfant une confiance en lui, des outils pour qu’il puisse témoigner, et avoir le témoignage le moins traumatisant possible. Cette formation est destinée aux gendarmes, policiers, travailleurs sociaux, psychologues et médecins des UMJ (service d’Unité Médico Judiciaire), et la cerise sur le gâteau serait de former des magistrats. » Laurence Brunet, présidente d’Alexis Danan de Bretagne


Face à l’inceste a mis en ligne un projet de préventions primaires, secondaires et tertiaires proposé par l’association. Ce site comporte également des actualités mises à jour et des pétitions en ligne pour faire évoluer plus rapidement la loi française. En adhérant à cette association, vous avez également accès au très riche « guide du parent protecteur »